Guérir des blessures d’un attachement insécure ?

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Soigner les blessures d’un attachement insécure

Gwénaëlle Persiaux est psychologue clinicienne et psychothérapeute en libéral et en institution psychiatrique. Elle a publié récemment « Guérir des blessures d’attachement », qui propose des pistes d’accompagnement thérapeutique pour les personnes qui souffrent d’un attachement dit « insécure ». L’attachement est un besoin primaire du bébé pour un adulte qui lui apporte protection. Mais si la réponse de l’adulte est insuffisante ou incohérente, il peut être insécure. Et engendrer parfois des souffrances à l’âge adulte. Identifier son type d’attachement permet de mieux se connaître. Et de donner des indications utiles pour guérir des schémas répétitifs douloureux dans ses relations aux autres. Gwénaëlle Persiaux suggère, en particulier, les thérapies alliant esprit et corps pour réduire, voire effacer les troubles associés. Le rêve éveillé libre en fait partie, car en agissant sur la psyché, il agit aussi sur votre corps.

Le concept d’attachement

Le concept d’attachement en tant que besoin primaire de l’enfant a été théorisé par John Bowlby. Et ce, à la suite de son observation des enfants séparés tôt de leur mère pendant la seconde guerre mondiale. Les théories psychanalytiques de l’époque liaient l’attachement au besoin de nourriture. Ce qu’il jugeait trop réducteur. Dans son ouvrage « Attachement et Perte » publié, pour la première fois en 1969, il a démontré le besoin naturel du bébé à s’attacher à un adulte qui représenterait sécurité et proximité. Les soins physiques, les liens émotionnels et le temps passé, le tout répété, favorisent le lien avec cette figure d’attachement. En situation de stress ressenti, le bébé cherchera à retrouver protection et écoute auprès de cet adulte.

L’attachement sécure

Une expérimentation a été menée en 1978 en ce sens, sur les réactions d’enfants face à des stress. Elle a montré que ceux qui étaient « sécures » exploraient leur environnement plus librement et régulaient mieux leurs émotions en situation de stress. Car la qualité de ses liens d’attachement favorise l’autonomie et l’identification et l’expression de son ressenti. D’après les statistiques récentes citées par Gwénaëlle Persiaux, 50 à 60% de la population auraient un attachement sécure. Ces personnes ont développé un sentiment de confiance en soi, en l’autre et vis à vis du monde extérieur. Et ce, grâce à l’adulte, figure d’attachement qui, en répondant de manière adaptée aux besoins de l’enfant, lui a construit une base de sécurité.

Thérapeute guérir blessures Quimperlé

Identifier son style d’attachement

Mais, à défaut d’une réponse adéquate de l’adulte, l’attachement peut se révéler insécure. Il est considéré par Gwénaëlle Persiaux, comme un facteur de vulnérabilité, alors que l’attachement sécure protègerait de difficultés psychiques.

Cependant, les liens entre les différents styles d’attachement et de possibles pathologies ne sont pas automatiques comme le démontrent les dernières études menées en ce sens et rapportées par Franck Ramus, chercheur au CNRS. Par exemple, l’attachement sécure ne protège pas forcément de la dépression et un attachement insécure n’entraîne pas forcément une pathologie. Les impacts étudiés des différents styles d’attachement sur la vie d’adulte, ne sont ni automatiques, ni irréversibles. Néanmoins, cette notion reste une grille de lecture parlante pour comprendre ce que vous voyez comme dysfonctionnements en vous !

Thérapies corps et esprit

Gwénaëlle Persiaux propose des pistes de solutions pour soigner les troubles rencontrés, en modifiant les traces émotionnelles des événements difficiles du passé. Grâce notamment aux thérapies qui allient corps et esprit. Si elle ne l’évoque pas dans son ouvrage, c’est le cas du rêve éveillé libre : en revisitant le passé et les émotions vécues, enfant, les rêves vous permettent de les décristalliser et de prendre de la distance avec ce qui est douloureux.

Et en vous soignant, vous pourrez tendre vers un attachement sécure, même s’il n’équivaut pas complètement à un attachement sécure de l’enfance, selon Gwénaëlle Persiaux. Mais cette « rééducation » pourra alors devenir une ressource ! L’ex-insécure aura beaucoup appris de lui-même et des mécanismes de sa relation aux autres. Avec un peu d’empathie, il sera susceptible de développer une sensibilité aux difficultés des autres pour mieux les comprendre et les accepter.

Les pistes de solutions proposées par Gwénaëlle Persiaux s’appuient sur chaque style d’attachement…

A suivre : les différents attachements insécures et leurs effets potentiels

Photo par Peter van Briel de Pixabay

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