L’inconscient modifie la vision des traumatismes
Audrey de la Grange, Dr en psychanalyse et directrice de l’École du Rêve Éveillé Libre explique qu’en ce qui concerne les traumatismes, le rêve permet de le revivre, mais en toute sécurité, et sans s’y confronter de manière frontale. Le rêve autorise un revécu de ce qui est intolérable, en le « revisitant », c’est-à-dire qu’il modifie les traces de la mémoire traumatique : il libère des engrammes…
Ce qui est vrai pour le traumatisme l’est aussi pour toutes les expériences passées. Néanmoins, nul ne peut garantir que le rêve éveillé va travailler sur un sujet ou un autre… Rêver est un processus imprévisible : l’inconscient choisit le chemin et ses étapes. Peut-être prendra-t-il des chemins détournés et parfois, de manière si douce, que vous ne vous rendrez pas forcément compte des effets que le rêve aura engendrés. A moins de réaliser que ce que vous n’arriviez pas à faire auparavant, vous y arrivez désormais ! Car les modifications s’installent comme une nouvelle expérience et changent les modes de fonctionnement.
Et ça se traduit par le biais d’images…
L’état de conscience modifié permet l’émergence d’images, qui expriment à la fois la problématique et sa résolution, selon le décryptage qu’en a fait Georges Romey, dans son dictionnaire des symboles. Elles montrent ce qui est en train de se réparer. Chaque personne a son propre langage qui, d’ailleurs, peut varier selon qu’elle est consciente ou en semi-conscience. Mais, si, d’un rêveur à l’autre, les images et les histoires peuvent être très différentes, la symbolique commune des rêves évoque des problématiques identiques.
Comment cela se passe ?
Une séance se déroule en trois temps. Après une première phase d’accueil qui permet à la personne de déposer ses préoccupations du moment, le thérapeute l’accompagne dans un état de relaxation. Puis elle exprime à voix haute les images, les sensations, les mots qui viennent à elle, sans juger, ni analyser, ni modifier par sa volonté. Thérapeute et patient analysent ensuite ensemble ce qui s’est passé pendant le rêve, et que le thérapeute a écrit. Ce dernier peut l’aider et proposer des pistes de compréhension des symboles. Mais la co-construction est essentielle : avec son histoire et son vécu, le patient est le mieux à même de reconnecter avec des pans de son histoire.
Quels sont les effets ?
Les rêves peuvent revisiter des souvenirs pour soulager des engrammes ou projeter le patient dans une démarche initiatique de découverte de Soi. Les rêves, de par leurs méandres, peuvent aussi montrer la remise en circulation de l’influx nerveux et figurer les connexions neuronales qui se tentent, se créent…
Les effets en sont un mieux-être psychique et physique. En passant de la fixité à la flexibilité, la dynamique vitale de la personne est relancée, et permet de sortir des frustrations, blocages, défenses encombrantes, paralysie et des schémas répétitifs.
Et le mieux-être général, rétablit les conditions de l’estime de soi, peut agir sur des symptomatiques corporelles, renforcer le sentiment d’identité, éliminer la souffrance engendrée par les sentiments dépressifs, accompagner une phase de vie difficile, agrandir le champ de conscience…
Suite de l’article « Mieux-être et symbolique des rêves » et fin de la série-synthèse d’une conférence sur le Rêve éveillé libre, organisée par l’Association pour le Développement du Rêve Eveillé Libre.
Découvrez ici l’article introductif.